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La Cité Marchande

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Plongez dans une grande aventure avec une équipe de héros totalement atypique !

Bazil aurait sans doute mené une vie normale dans la Baie des Fermiers si la guerre n'avait éclaté. Les grands royaumes de cette région sont arrivés dans une impasse dont ils ne peuvent se sortir sans lutte ouverte. Fuyant la zone de conflit, Bazil rencontre une certaine Elyana, une mystérieuse chasseuse qui lève un nouveau regard sur lui et l'invite à intégrer son unité. A première vue, il s’agit d’un des commandos œuvrant pour la Marinière, une organisation reliée au puissant et riche Empire Salin. Cependant, le héros apprend bien vite que la vérité est tout autre. Il se retrouve alors coincé, bon gré mal gré, sous les ordres de la belle capitaine.

C'est en effectuant ses missions qu'il découvrira, et fera découvrir au lecteur, le monde dans lequel il se trouve ; les magies inhérentes à ce dernier, ainsi que les différentes peuplades et paysages. Par l'intermédiaire de ce personnage, autant témoin qu'acteur, nous nous retrouvons plongés dans les histoires les plus sombres de la région.

Un roman d’héroïque fantaisie qui vous entraînera dans des quêtes aussi mystérieuses que captivantes !

EXTRAIT

La forêt d’été sentait bon, le soleil éclairait tranquillement les fougères et réchauffait le sol qui exhalait mille parfums. Sur les branches, de petits oiseaux chantaient. IL serait bien resté plus longtemps dans ce petit paradis, sans faire un bruit, si seulement IL s’était rendu compte de toute cette beauté qui l’entourait. Mais son attention était autre part, son sang tourbillonnait : IL les sentait venir, et IL les attendait depuis quelques jours.

Cape rouge, bottes de cuir roussies, épée bâtarde à la ceinture, cotte de mailles légère et de plutôt piètre qualité : il n’y avait pas de doute, c’était bien un éclaireur esclavagiste. Pourquoi attendait-IL celui-ci en particulier ? Car pour être efficace, un éclaireur restait souvent seul. Cela le rendait rapide, mais aussi vulnérable. IL sourit, satisfait d’avoir eu de la chance : le cheval que possédait cet éclaireur était un pur-sang. Tant mieux, c’eût été dommage d’écoper d’un cheval de trait en plus dudit grade.

À PROPOS DE L’AUTEUR

Anton Gauthier est un étudiant ayant touché à de nombreux domaines (surtout scientifiques) et aussi musicien et écrivain. Écrivant majoritairement en musique et de nuit il s’efforce à exploiter au plus la figure pour décrire son univers et faire ressentir les différentes ambiances. C’est un adepte des recherches annexes, soit de vocabulaire, soit purement techniques afin de rendre son récit le plus crédible et cohérent possible.

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Prendre le rouge
Prendre le rouge La forêt d’été sentait bon, le soleil éclairait tranquillement les fougères et réchauffait le sol qui exhalait mille parfums. Sur les branches, de petits oiseaux chantaient. IL serait bien resté plus longtemps dans ce petit paradis, sans faire un bruit, si seulement IL s’était rendu compte de toute cette beauté qui l’entourait. Mais son attention était autre part, son sang tourbillonnait : IL les sentait venir, et IL les attendait depuis quelques jours. Cape rouge, bottes de cuir roussies, épée bâtarde à la ceinture, cotte de mailles légère et de plutôt piètre qualité : il n’y avait pas de doute, c’était bien un éclaireur esclavagiste. Pourquoi attendait-IL celui-ci en particulier ? Car pour être efficace, un éclaireur restait souvent seul. Cela le rendait rapide, mais aussi vulnérable. IL sourit, satisfait d’avoir eu de la chance : le cheval que possédait cet éclaireur était un pur-sang. Tant mieux, c’eût été dommage d’écoper d’un cheval de trait en plus dudit grade. Le cavalier s’arrêta : il avait vu l’arbre mis en travers de la route. Il fallait faire vite : quelques pas de côté, passer par l’angle mort du cavalier pendant qu’il descendait de cheval et le frapper dans le dos, rapidement, pour donner la mort à l’Esclavagiste. L’action avait été bien rapide. Pas un mot de dit, pas un cri, IL avait été silencieux comme une ombre. Assis sur l’herbe près du corps, IL rassembla le matériel nécessaire pour sa couverture. La cape rouge et l’insigne des éclaireurs étaient indispensables. IL accrocha le capuchon couleur rouge sang sur ses épaules avec une grimace : le tissu était poisseux d’une crasse séculaire. IL y trouva une lettre cachetée d’une famille noble de Port d’Ard qu’il mit dans sa besace. Le temps de dégager la route, IL était reparti vers le fort proche. Le plus dur venait d’être fait, enfin le plus dur, s’il y avait une armée qu’il était facile de pénétrer dans toute la Baie des Fermiers c’était bien celle des Esclavagistes. Ils recrutaient ou réduisaient à l’esclavage à tour de bras ces derniers mois. Les capitaines ne connaissaient ni les noms ni les visages de leurs lieutenants et les lieutenants ne connaissaient pas ceux de leurs soldats. Une grande cavalcade d’éclaireurs venait et passait chaque jour à Prolancton. Il espérait pouvoir y passer inaperçu. De toute façon IL n’avait pas besoin de rester longtemps, quelques vivres, une destination factice et IL serait reparti. Prolancton, au beau milieu des terres de la Ligue Esclavagiste. Il y avait peu d’endroits aussi glauques dans leur ensemble : pas une seule rue bien éclairée, pas un seul bâtiment faisant plus d’un étage de haut hormis le château. Même les maisons avaient l’air de souffrir dans cette ville faite de bric et de broc, elles penchaient lamentablement vers le sol, empêchant la lumière d’arriver jusqu’au pavage de la route. Seules quelques rues avaient été anciennement pavées. Elles étaient désormais remplies de misère, de gens qui n’avaient nulle part d’autre où aller, cantonnés ici comme des rats aux ordres de la Légion Rouge. Des esclaves d’esclaves à la solde du roi du Cercle d’Espoir sans autre futur qu’une hypothétique ascension militaire et une mort au combat certaine. Mais n’était-ce pas déjà beaucoup pour des gens qui mourraient de faim il y a si peu de temps ? La famine touchait ces terres. Non parce qu’elles étaient pauvres, mais du fait que Saline avait pris le contrôle de tout commerce dans la Baie des Fermiers depuis quelques dizaines d’années. Ceux qui ne pouvaient pas faire partie de l’Empire Salin se retrouvaient là, bouillants de haine contre le monopole impérial, bouillants de haine contre leurs semblables. La guerre avait commencé il y a peu. Les légions esclavagistes avaient pris d’assaut les frontières salines, luttant sans espoir aux ordres d’un tyran qui avait rallié toute la misère du monde derrière son ambition d’être, un jour, l’unique puissant monarque de la Baie des Fermiers. Le roi avait compris qu’il suffisait d’une horde de soldats chichement armés qui n’avaient rien à perdre pour s’attaquer au puissant empire. Il leur promettait les richesses de la capitale et rejetait toute la responsabilité de leur misère sur les marchands. C’était ainsi qu’avait débuté une guerre sans merci entre frères et cousins qui ne s’arrêterait que quand l’une des deux nations se serait effondrée. IL chevauchait désormais dans ces rues dépravées et puantes. Une mouche grosse d’un pouce de large vint se loger dans son œil. IL l’extirpa avec dégoût mais il ne fit que se salir davantage. IL regarda ses mains. Elles étaient noires et collantes à cause de l’air. Ses yeux lui piquaient et les larmes qui en sortaient brunissaient rien qu’en roulant sur ses joues. Personne ne pouvait aimer vivre ici. IL ne comprenait pas tout à fait ce qui poussait les gens à venir habiter dans le pire endroit du monde : rien que l’aspect de ce puits au bord de la route l’aurait dissuadé de s’y abreuver. IL secoua la tête de dépit. Direction la caserne de Prolancton. C’était là-bas qu’il aurait tout ce dont il pourrait avoir besoin pour se diriger vers ce qu’il voulait que soit sa prochaine étape : la mythique Saline. Il était aisé de trouver la Grande Caserne si on savait que tous les soldats esclavagistes portaient l’uniforme rouge sang et qu’elle était située à côté du château. IL arrêta son cheval ‒ qu’IL nommait dorénavant Crin Noir ‒ devant un grand bâtiment sale mais en bon état, et mit pied à terre. –Hola éclaireur ! –Bonsoir, veuillez faire mener mon cheval à l’écurie. Je dois faire mon rapport au capitaine, je ramène des nouvelles de Port d’Ard. –D’accord, répondit le soldat en haussant les épaules. Ça vous fera dix pièces de cuivre pour le cheval. Le bureau du capitaine est au premier étage... Suivez donc Brine, elle vous y conduira. C’était là une des particularités de l’armée esclavagiste : étant majoritairement composée d’archers car les arcs étaient moins chers à la production que les épées, elle était mixte. C’était exceptionnel pour une armée humaine. IL suivit donc Brine, gamine d’une grosse quinzaine d’années qui avait dû vendre son corps, et pas qu’une seule fois, pour obtenir ses galons et survivre dans ce monde hostile. Elle le mena sans un mot à l’entrée d’un bureau qui semblait déjà plus entretenu que le reste de la bâtisse. C’était à cela que l’on reconnaissait les appartements des gradés chez les Esclavagistes : comme personne n’aimait vivre dans la crasse, dès qu’ils avaient un peu de moyens, ils faisaient leur possible pour ressembler à autre chose que des porcs pataugeant dans leur propre lisier. –Capitaine, un éclaireur pour vous ! –Qu’il entre… Merci Brine, vous pouvez vous retirer… Alors éclaireur, quelles sont les nouvelles de Port d’Ard ? –Rien d’incroyable ou alors je ne suis pas au courant capitaine. Et puis vous savez, les nouvelles sont cachetées. Ce n’est pas à moi de les ouvrir. –Vous avez bien raison, donnez-moi ça. C’était donc si simple de parler à un capitaine et de se faire passer pour un éclaireur. IL n’en revenait pas. IL attendait debout tandis que le capitaine lisait le petit parchemin. Ce dernier avait l’air de trouver les nouvelles assez drôles car il s’étouffait à moitié en lisant bien lentement un message qui ne devait pas faire plus de cinq lignes… Après tout c’était déjà bien qu’il sache lire. –Bien, bien, bien, tout cela me semble parfait. D’ailleurs, je ne vous ai pas demandé votre nom éclaireur. Habituellement mon cousin envoie son servant, Renon. –Il est grippé et indisposé. Je suis Bazil. Je le remplace, répondit Bazil sans frémir. –Très bien Bazil. Je vais ordonner qu’on vous écrive une missive qu’il faudra porter dès ce soir aux Arques comme mon cousin a dû vous le dire. Entre-temps, allez vous reposer, mais repassez avant le souper par mon bureau. Vous devrez partir à la tombée de la nuit. –Bien capitaine. Bazil sortit du petit bureau et tout de suite la puanteur de la ville le frappa : en été, l’air de Prolancton devenait irrespirable à cause des déjections et autres ordures dans les rues. Pour Bazil, ces gens qui se traînaient dans la fange faisaient partie eux-mêmes des détritus de la ville. Des abrutis ne parlant la langue commune que pour demander de l’argent, vivant pour mendier et mendiant pour vivre. Il se serait déjà donné la mort depuis longtemps si sa vie avait dû ressembler à cela. Il écarta les mains des mendiants de sa botte et s’avança vers un bâtiment secondaire de la caserne en se couvrant la bouche et le nez de sa main. Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit un éclaireur y avait droit à un repas convenable. Autant profiter de l’occasion. Il parvint dans une cantine où les effluves de la ville étaient enfin masquées par l’odeur du pain qui cuit et du ragoût en train de mijoter. La cantine était propre si on la comparait au reste de la ville. Les volets étaient clos et malgré cela des auréoles de crasse visqueuse les entouraient. Le sol montrait des soins particuliers fournis pour la propreté de la salle, mais rien ne pouvait arrêter l’air d’entrer et de déposer ses impuretés sur les murs. « Au milieu de mes ennemis mais en sécurité, pensa-t-il. N’est-ce pas magnifique ? » Tout en mangeant, il écoutait les discussions, les ragots du coin : certaines informations pourraient être vitales pour son voyage. –Le Pic de la Baronnière devrait bientôt être attaqué, le grand Mogk’Tall s’en charge lui-même, clamait un soldat écouté d’une demi-douzaine des siens. –L’avez-vous d’jà vu ? I’ paraît qu’i’ m’sure vingt pieds de haut ! Roh ben qu’i’ n’doit pas avoir le même climat qu’nous là-haut... j’vous dis, moi. –Grand comme une montagne, répondit le premier. Le petit fort salin de la Baronnière n’a qu’à bien se tenir car leurs murailles vont trembler et s’effriter ! Le Pic de la Baronnière, un endroit à l’importance stratégique capitale. Qui tient le Pic, tient la sortie du fleuve Salin et donc tout le commerce entre les terres de la Palonde et Saline elle-même. Néanmoins, Grand’Orve, deuxième ville de l’empire par sa taille et sa richesse, s’étendait là. Ce n’était pas une mince bataille que préparaient les Esclavagistes. Des milliers d’hommes seraient nécessaires pour prendre d’assaut la ville aux murailles noires. Bazil restait quand même étonné de ce qu’il venait d’entendre : un troll des montagnes mesurait bien une dizaine de pieds, un minotaure en faisait bien huit ou neuf et un golem de granit devait en mesurer treize… Tous ces genres de bêtes ne pouvaient en aucun cas mesurer vingt pieds de haut… sûrement des élucubrations de soldats à moitié saouls. Tout en continuant de manger, il commença à élaborer un itinéraire de voyage. Il lui faudrait des vivres pour lui et son cheval. Il devait bien y avoir des villages entre ici et Saline, mais, avec la guerre qui se déclarait, les baroudeurs n’étaient pas les bienvenus ; et puis le chemin serait plus long si le passage par le Pic était impossible. Il s’absorbait dans ses réflexions sans prêter attention au boucan des ivrognes qui célébraient la « future victoire de l’armée de Mogk’Tall ». L’après-midi s’écoulait tranquillement pour Bazil : achat de provisions, pansage de Crin Noir, une bière de qualité discutable dans une auberge à peine moins délabrée que le reste de la ville, et, pour finir, le rendez-vous donné par le capitaine le matin même où il ne manqua pas de se présenter. –Éclaireur en attente du nouvel ordre de mission, message pour les Arques, correct ? –Tout à fait Bazil. Cette mission est peut-être un peu compliquée mais avec l’avancée de nos troupes dans les territoires du Duché du Feu vous devriez pouvoir atteindre les Arques sans trop de soucis. Le Duché du Feu. Ce territoire mitoyen des terres esclavagistes et de l’Empire Salin avait été le premier à faire les frais de la guerre : l’invasion avait été rapide et efficace. La quasi-totalité de leurs terres étaient devenues la propriété de la Ligue. Nouvellement allié à l’Empire, ce dernier n’avait pas daigné lever le petit doigt ni lorsque les légions avaient franchi la frontière, ni lorsque les grandes villes avaient été saisies. Désormais, la bannière rouge flottait dans toute la partie est et centrale du duché. Seul le Sud, proche du royaume de La Lore, restait sous contrôle du duc. Son armée complètement en déroute s’était divisée en trois : la première partie l’avait suivi dans la retraite, la deuxième avait fui en territoire Salin et demandé asile pour pouvoir continuer à se battre contre ceux qui avaient ravagé leurs foyers, et enfin la troisième et majoritaire s’était tout bonnement rendue aux assaillants : les hommes avaient changé leurs beaux uniformes oranges flamboyants pour adopter le rouge sale de Prolancton. La plus grande nation de la Baie des Fermiers était tombée en quelques semaines à peine dévoilant les Esclavagistes tels qu’ils étaient désormais : nombreux, féroces et puissants. Bazil devait maintenant aller aux Arques, les Esclavagistes voyant à coup sûr des alliés de qualité dans ces sauvages montagnards. Ils n’avaient jamais eu le courage de descendre de leurs pics enneigés pour se battre contre qui que ce soit : ils préféraient vivre pauvrement dans la neige que plus aisément dans le sang. Maintenant que la Ligue Esclavagiste leur en offrait l’occasion, ils pourraient enfin revendiquer les plateaux agricoles de l’est de l’Empire Salin au pied de leurs montagnes. L’ère de dominance pacifique de Saline touchait ainsi à sa fin, tous les peuples opprimés de la Baie des Fermiers allaient leur fondre dessus avec à leur tête le roi du Cercle d’Espoir. Cet être, dont nul ne connaissait le nom, relayait ses ordres via Zigra Ventraline, la reine. Ils n’étaient pas mariés et loin de là. Le roi et la reine étaient seulement les deux plus hauts grades du Cercle d’Espoir ; les cavaliers, les fous et les tours étaient de grands généraux sous leur commandement, et les pions étaient leurs capitaines. Tout ce gratin, comme aimait bien l’appeler Bazil, était l’état-major de l’armée esclavagiste. Le Cercle d’Espoir, autrefois une organisation secrète ridicule, était devenu la tête pensante de l’armée la plus massive de la Baie des Fermiers et comptait désormais nombre de guerriers et mages d’exception dans leurs rangs. –Bazil, vous m’écoutez ?! –Heu, oui, excusez-moi capitaine, dit-il en revenant à lui. Je vais reprendre la route dès que possible, je prierai pour notre victoire au Pic de la Baronnière. –Je préfère ça... Allez, bon vent ! Saline était-elle une si bonne destination ? Bazil ne savait plus bien, l’Empire Salin était riche et puissant, mais réussirait-il à se battre sur tous les flancs à la fois ? Une chose était sûre : il ne tomberait pas dans le mois à venir. Au pire des cas, Bazil raccourcirait son séjour à Saline pour trouver une contrée un peu moins violentée par la guerre. Pourquoi pas le territoire elfe de La Lore ? Bazil sella son cheval et s’en alla à toute allure. Plus loin de cette masse puante de Prolancton, plus loin de ces gens sans pitié qu’étaient les Esclavagistes. –De l’air ! Crin Noir, mène-nous vers un endroit où on peut respirer et se laver ! Cap vers le nord-est. Il n’avait aucune envie de passer près des zones de combat, et, pour l’instant, le Nord était assez paisible. Il irait jusqu’au marais et n’aurait plus qu’à en suivre le contour vers l’est jusqu’à la magnifique cité marchande.

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